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KaoutarELHOUSMI
5 novembre 2017

Leon Battista Alberti : DE PICTURA

La  perspective selon Alberti dans son traité De Pictura

 Rares sont les domaines que Leon Battista Alberti n'a pas abordés. Homme de lettres, défenseur de la langue italienne, moraliste, mathématicien, mais surtout théoricien de l'art et architecte, ce parfait humaniste s'est acquis dès la  Renaissance une réputation universelle. Ses ouvrages sur les arts figuratifs et l'architecture constituèrent les premiers traités des Temps modernes, ses projets d'édifices créèrent un nouveau langage architectural, synthèse hardie de l'Antiquité et d'une modernité déjà mise en œuvre par Filippo Brunelleschi . Très vite Alberti devint un maître : moins d'un siècle après sa mort, il restait une autorité, et Vasari, dans la première édition des Vies, rendit hommage au « Vitruve florentin ». L'œuvre d'Alberti, si diverse soit-elle, est sous-tendue par les mêmes valeurs : responsabilité de l'homme devant son destin, pouvoir de la vertu, foi dans le pouvoir créateur de l'esprit humain, ce qui n'exclut pas un certain pessimisme lié aux vicissitudes de sa propre existence et à la fréquentation des cours princières et pontificale.

la définition que donne le dictionnaire au terme Perspective est la suivante : Art de représenter des objets en trois dimensions sur un plan bidimensionnel en essayant de restituer la perception réelle qu'en a l'observateur , placé à une certaine distance.(1)

Le Traité de la peinture se divise en trois livres. Le premier, « tout mathématique » selon la formule de son auteur, renferme les rudiments géométriques de l'art de peindre empruntés à Euclide : points, lignes, surfaces, angles, présentés selon une complexité croissante.

images

Dans le De Pictura Alberti développe pour la première fois les principes de la perspective linéaire qui vont révolutionner la peinture italienne de la Renaissance. Il considère le tableau comme une fenêtre ouverte sur le réel et expose le procédé de l'intersecteur, qui consiste à interposer entre le peintre et l'objet ou le paysage à représenter un voile quadrillé extrêmement fin tendu sur un châssis et suffisamment translucide pour que le peintre puisse ensuite reporter sur son tableau ce qu'il y voit carreau par carreau.Le modèle théorique est le suivant : une ligne part de l'œil du peintre-spectateur, traverse la toile et aboutit au point de fuite du tableau. Depuis l'œil comme depuis le toit de fuite un faisceau de lignes divergent et se rencontrent à la surface du tableau. Le principe est la symétrie de ces deux faisceaux.Bien qu'elle soit présentée comme absolument naturelle, par opposition avec les représentations symboliques, hiérarchiques du moyen âge, la perspective albertienne repose elle aussi sur une série de déformations : Alberti suppose au peintre comme au spectateur un seul œil. Il suppose également une hauteur donnée pour voir le tableau. En dehors de ces conditions idéales, la perspective est de fait déformée.(2)

 

Voici un extrait de son traité où il nous explique sa méthode : Livre I 19.

 

Jusqu’ici nous avons parlé d’à peu près tout ce qui se rapporte à la force de la vue et à la connaissance de la section. Mais comme il ne s’agit pas seulement de savoir ce qu’est la section ni en quoi elle consiste, mais aussi comme elle se fait, il faut donc dire par quel art on l’obtient en peignant. Je parlerais donc, en omettant toute autre chose, de ce que je fais lorsque je peins. Je trace d’abord sur la surface à peindre un quadrilatère de la grandeur que je veux, fait d’angles droits, et qui est pour moi une fenêtre ouverte par laquelle on puisse regarder l’histoire, et là je détermine la taille que je veux donner aux hommes dans ma peinture. Je divise la hauteur de cet homme en trois parties et ces parties sont pour moi proportionnelles à cette mesure qu’on nomme vulgairement bras[bras florentin : 0, 58 m] Car, comme on le voit par la symétrie des membres de l’homme, la longueur la plus commune du corps d’un homme est de trois bras. A l’aide de cette mesure, je divise la ligne de bas du rectangle que j’ai tracé en autant de parties qu’elle peut en contenir, et cette ligne de base du rectangle est pour moi proportionnelle à la quantité transversale la plus proche sur le sol et qui lui est parallèle. Je place ensuite un seul point, en un lieu où il soit visible à l’intérieur du rectangle. Comme ce point occupe pour moi le lieu même vers lequel je dirige le rayon central, je l’appelle point central. Ce point est convenablement situé s’il ne se trouve pas, par rapport à la ligne de base, plus haut que l’homme que l’on veut peindre. De cette façon, ceux qui regardent et les objets peints sembleront se trouver sur un sol plat. Une fois ce point central placé, je tire des lignes droites de ce point à chacune des divisions de la ligne de base, et ces lignes me montrent comment les quantités transversales successives changent d’aspect presque jusqu’à une distance infinie."(3)

 

 

 images (2)

images (1)

 

Bien que le terme de perspective ne soit pas employé par Alberti, il y expose la première définition rigoureuse de la perspective centrale. Il introduit tout d’abord la notion de pyramide visuelle dont l’œil du peintre serait le sommet. Toutes les pyramides engendrées par ce que le peintre représente, définie en points, lignes et surfaces, forment une pyramide globale. D’après Alberti, le but du peintre est ici de « représenter des surfaces de formes diverses sur une seule surface » puis il introduit ici sa définition de la perspective : « La peinture sera donc une section de la pyramide visuelle à une distance donnée, le centre étant posé », le centre désignant bien entendu l’œil du peintre.
Il montre ensuite, en s’appuyant sur le théorème de Thalès, que les contours de ce que le peintre représente, sont « proportionnellement » conservés. Puis il explique la manière dont il procède pour peindre : « je trace d’abord sur la surface à peindre un rectangle de la grandeur que je veux, qui sera pour moi une fenêtre ouverte à partir de quoi on peut contempler l’histoire ». L’idée de fenêtre, à laquelle Alberti accorde ici peu d’importance, sera reprise plus tard par Dürer qui invente le premier perspectographe appelé 
« fenêtre de Dürer ». Le cadre étant tracé, il définit un procédé de mise en place des différents éléments du dessin.

 Exemple : 

Le mariage de la vièrge de Raphael

téléchargement

 

les lignes de fuite : le dallage, les escaliers, les arcs, les colinnes, les fentêres

le point de fuite : la porte

 la perspective. Ainsi, le tableau est constitué de trois parties distinctes, la cérémonie, le temple et l'arrière-plan à l'horizon, le dallage du parvis, la taille décroissante des sujets représentés... l'œil est tout naturellement attiré vers le point de fuite que constitue la porte d'entrée du temple... le spectateur s'ouvre un imaginaire vers le paysage au lointain. 

 

 

(1) : AUZOU dictionnaire encyclopédique

(2) : https://fr.wikipedia.org/wiki/De_pictura

(3) : http://laperspective.canalblog.com

 

 

 

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